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<PROJET 2018-2019

Exposition au Musée Unterlinden en 2019

andré avril / emmanuelle bouyer
nicolas vatimbella

 

Noli me tangere – Les bains traversés -

La matière première de cette exposition est un travail filmique et photographique réalisé pendant plusieurs mois dans les anciens bains douches désaffectés de la ville de Colmar, ré-ouvert au public pour accueillir l'extension du Musée Unterlinden.

Cette exposition se présente comme un dialogue entre deux artistes, sous la forme d'une installation composée à partir de trois films assemblés en triptyque et devenus le centre de leurs échanges.
Au fur et à mesure de la construction du montage entre les trois films, une lecture commune a relié les artistes : Noli me tangere de Jean Luc Nancy. Une proximité sensible qui renvoie à un moment où le christ dit à Marie Madeleine : "Noli me tangere" en désignant sa destination, le ciel, et en repoussant son corps pour lui signifier qu'il n'est déjà plus là. Moment suspendu entre un départ et la présence déjà absente. C'est cet état de suspend proche d'un certain état de la matière à l'intérieur du batiment en instance de transformation, qui est devenu la matière sensible de leur travail.
Ce livre est aussi révélateur de leur manière, à chacun singulière, de s'inscrire dans un lieu. André Avril reste à distance, pose ses caméras et attend que le temps se dépose, dans le ralentissement de la lumière retenue à la surface de la matière qu'elle rencontre. Emmanuelle Bouyer traverse l'espace avec son corps, elle vient le toucher, l'effleurer, avec le mouvement ample de sa robe. Elle filme le mouvement de son corps et la trace qu'il laisse sur son passage. Elle flotte dans l'absence de l'eau, dans la matérialité devenue visible de la lumière. D'un côté, l'éloignement de ce que l'on ne peut atteindre, ni toucher, le mouvement de la lumière dans son apparente immobilité, et au centre du triptyque, une immersion possible dans laquelle la lumière et le corps naissent l'un dans l'autre.
Une rétention du souffle d'un côté et une respiration ample de l'autre. Cette respiration devient la forme visible de la relation du corps avec son environnement, le vide occupé par l'air et la lumière dans le vide du bassin, dans une porosité avec l'extérieur. Les sons ralentis qui nous parviennent transforment le vide en réceptacle.

Autour du tryptique est installée la matière qui a accompagnée l'élaboration du projet. Elle se présente sous différentes formes, à la manière d'un dispositif constitué de films, d'images et de textes. Une carte mentale projetée au verso de la projection du triptyque, rend visible les lectures et les échanges qui sont apparus tout au long du projet. Au sol, des images prises dans le temps de la présence des artistes dans le bâtiment sont comme une vision fragmentée des espaces de l'architecture, une succession d'instants non linéaires saisis dans les différences de perception du lieu. Un état fragmentaire du bâtiment, en équilibre avec l'apparente unité du triptyque. Ces images pourront être agencées différemment dans le temps de leur présentation.
Deux autres films présentés dans une alcôve sous la forme d'un diptyque rassembleront différentes formes d'existence de la matière filmique, photographique ou sonore récoltée depuis le début du projet dans l'architecture des bains. Le montage des films est pensé comme une partition musicale, pour rendre sensible la multiplicité des présences rencontrées et des atmosphères traversées. Les sons dans leur dimension immersive sont une matière importante dans le dispositif. Ils parviennent des différents espaces de l'architecture, parfois synchronisés avec les films ou pris indépendamment des images pour capter la présence confuse des bruits du dehors filtrés par la porosité du bâtiment.

 

 

l o l i g o


  

 

p r o j e t s


 

 

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